lundi 30 décembre 2024
BIM, SIG et GMAO : une convergence pour une maintenance intelligente et durable
Ainsi, tous les agents de maintenance se sont un jour retrouvés face à une vanne difficile à localiser, une machine mal étiquetée ou des plans incomplets, perdant ainsi un temps précieux à identifier et localiser l’équipement défectueux. Ce problème est particulièrement fréquent dans les installations industrielles complexes, lorsqu’un nouvel agent prend ses marques ou lorsqu’un sous-traitant doit intervenir sur un site inconnu…
C’est ici qu’intervient la convergence entre le BIM (Building Information Modeling), les systèmes SIG (Système d’Information Géographique) et la GMAO. Véritable colonne vertébrale d’une stratégie de maintenance moderne, le défi majeur de la maintenance 4.0 repose aujourd’hui sur la continuité numérique. Explorons ensemble les principes d’une synergie technologique qui ouvre la voie à une maintenance intelligente et durable.
Les maquettes BIM : une mine d’or pour l’exploitation
Le Building Information Modeling (BIM) s’est largement imposé dans le secteur de la construction et de l’ingénierie. Cette méthodologie collaborative de modélisation et de gestion des données qui permet de créer des modèles 3D détaillés et intelligents des bâtiments et des infrastructures. Ceux-ci constituent un gisement d’informations précises sur la géométrie, les composants, les matériaux et les systèmes qui composent un projet de construction.
Toutefois, une fois la phase de construction achevée, cette précieuse source d’information est souvent délaissée. N’est-ce pas un paradoxe quand on sait que la phase d’exploitation et de maintenance représente jusqu’à 70 % des coûts du cycle de vie d’un actif ? Dès lors, la continuité numérique entre la conception, la construction et l’exploitation devient un enjeu majeur.
En combinant les détails riches du modèle BIM avec les données opérationnelles de la GMAO, les gestionnaires d’installations peuvent capitaliser sur les nombreuses données attributaires (numéros de série, historiques d’interventions, spécifications des équipements) utiles de ces plans, pour prendre des décisions plus éclairées concernant la maintenance, la réparation et le remplacement des équipements.
L’utilisation conjointe du BIM et de la GMAO permet ainsi d’améliorer considérablement la planification des activités de maintenance en identifiant les composants critiques et en prévoyant les besoins en pièces de rechange.
SIG : le chaînon manquant pour la localisation et le contexte
Là où le BIM fournit une maquette numérique riche en informations techniques et attributaires, les SIG apporte une dimension géographique en permettant de localiser précisément ces actifs dans leur environnement réel. Les géodonnées, issues de relevés topographiques ou de lidars, peuvent ainsi enrichir un système GMAO tel que IBM Maximo pour permettre de localiser précisément les infrastructures dans leur environnement réel et d’affiner la planification des interventions.
La plateforme de GMAO peut alors localiser facilement un capteur, un équipement fixe ou mobile, y rattacher l’information collectée et remontée ponctuellement, la mesure ou l’alarme, de manière extrêmement fiable. Les capacités d’analyse et de traitement des données de IBM Maximo permettent au SIG de jouer un rôle actif dans le processus de décision ou de pilotage de la maintenance.
Cette cartographie facilite le repérage des installations complexes, comme les réseaux d’eau, d’énergie ou de télécommunications, et permet aux techniciens d’accéder à toutes les données nécessaires directement depuis une tablette ou un smartphone sur le terrain. Ils peuvent ainsi gagner en efficacité et en sécurité.
Naviguer en 3D dans vos installations
Les maquettes numériques sont là. Elles sont disponibles. Capitaliser sur les données issues des maquettes BIM, couplées à des informations de géolocalisation des SIG pour enrichir une GMAO performante comme IBM Maximo, représente alors une opportunité majeure pour les entreprises souhaitant optimiser leurs opérations, améliorer la performance de leurs équipements et réduire les coûts.
Avec ce jumeau numérique issu de la convergence entre le BIM, les SIG et la GMAO, les gestionnaires d’actifs bénéficient d’une vision globale et unifiée de leur patrimoine. Chaque actif devient ainsi une source d’informations enrichie en temps réel grâce à des capteurs IoT ou des systèmes SCADA, qui collectent les données de fonctionnement telles que la température, les vibrations ou les cycles d’utilisation. Par exemple dans une usine, dans une centrale nucléaire ou encore une station de métro, les équipes de maintenance peuvent visualiser en temps réel les anomalies détectées et planifier des interventions ciblées, limitant ainsi les arrêts imprévus et les coûts.
L’apport du SIG permet de géolocaliser avec précision les équipements et de superposer les plans BIM à un environnement réel.
De la théorie à la pratique : rendre les maquettes utilisables dans la GMAO
L’intégration effective des maquettes numériques BIM et des données SIG dans un système GMAO performant ne se limite pas à une simple superposition d’outils. Elle repose sur des formats d’échange de données standardisés et une expertise solide pour garantir l’interopérabilité des systèmes. C’est là qu’interviennent des spécialistes comme Talan et Coexya*, qui disposent des compétences techniques nécessaires pour assurer une convergence fluide entre le SIG, le BIM et la GMAO.
Le centre de services SIG de Coexya offre ainsi des solutions éprouvées pour accompagner les entreprises dans leurs projets d’interfaçage. Les équipes techniques prennent en charge l’intégration des données des infrastructures depuis des plans DWG ou des maquettes BIM complexes. Grâce à cette expertise, les informations techniques des bâtiments ou des équipements sont géoréférencées et synchronisées avec précision dans le SIG, facilitant leur exploitation dans la GMAO.
Cependant, un défi majeur reste à relever : l’optimisation du volume de données. Les maquettes BIM héritent souvent d’architectures complexes et de bibliothèques d’objets riches, parfois inadaptées aux besoins de la maintenance. Pour éviter des processus chronophages de revue des arborescences ou d’épluchage documentaire, il est essentiel d’intégrer au plus tôt les aspects attributaires des équipements. En collaboration avec les équipes de BIM management, les équipes de Talan et Coexya aident aussi les entreprises à construire des gabarits pour qu’ils soient directement exploitables dans la GMAO, sans perte d’efficacité entre la phase de construction et d’exploitation.
Même si ce travail de cohérence de la donnée n’a pas été fait, rien n’est perdu pour les besoins de la maintenance. Talan et Coexya déploient leur arsenal de solutions avancées permettant de capitaliser sur l’existant et de n’intégrer dans la plateforme de GMAO que les seules données utiles aux équipes d’exploitation. Il est même possible de construire des modèles de traitement de la donnée pour reconnaitre des documents qui n’étaient pas originairement fait pour le BIM, cela grâce à l’IA. Coexya a ainsi développé des algorithmes d’extraction de données capables de regrouper par apprentissage des caractéristiques communes sur différents plans disparates et de les convertir rapidement en images numériques exploitables.
Il devient alors possible de naviguer à différentes échelles, depuis une vue macro des infrastructures jusqu’aux composants internes des bâtiments en profitant des bibliothèques d’objets BIM et de la géolocalisation. La visualisation 3D des équipements devient alors un atout considérable : en permettant aux techniciens de voir l’emplacement et l’historique des actifs avant même de se déplacer, elle optimise les préparations d’interventions.
Sur des sites industriels à accès restreint par exemple cette capacité réduit les temps d’exposition et améliore significativement la sécurité des équipes sur le terrain. En usine, cette capacité de visualisation de la maquette numérique des équipements facilite non seulement la localisation de composants critiques, mais aussi la planification des actions correctives ou préventives. Là où les conditions d’accès sont difficiles, là encore les équipes Coexya peuvent intervenir afin de faciliter les interventions des techniciens en matérialisant les cheminements possibles au sein du bâtiment ou de l’infrastructure.
Conclusion : une convergence technologique pour un avenir rentable
La convergence BIM-SIG-GMAO IBM Maximo ne se limite pas à une évolution technologique : elle représente une révolution dans la gestion des actifs, où la continuité numérique devient la clé d’une maintenance proactive, intelligente et durable.
Capitaliser sur les données existantes pour optimiser la maintenance n’est pas seulement une démarche technologique ; c’est une stratégie rentable.
Plutôt que de repartir de zéro, les entreprises peuvent tirer parti des données déjà disponibles pour assurer une transition fluide entre la phase de construction et celle de l’exploitation. A leur tour, les données historiques de maintenance pourront être utilisées pour améliorer la conception des futurs projets en intégrant les leçons apprises et en optimisant les performances des installations.
En maximisant l’utilisation des maquettes BIM et des SIG grâce à la plateforme IBM Maximo, les entreprises peuvent réduire les coûts d’exploitation, améliorer la disponibilité des équipements et mieux répondre aux exigences réglementaires.
Avec l’expertise de Talan et Coexya, la convergence BIM-SIG-GMAO n’est plus une vision : c’est une réalité qui transforme la maintenance en un levier stratégique pour le ROI.
*: le groupe Talan a annoncé son acquisition du groupe Coexya en juillet 2024
Nous contacter
Thématiques en lien